8- L’illusion lyrique

Été 1936. Qu’allions nous faire à Ronda, en Andalousie ? Nous pensions y passer nos vacances. J’avais quinze ans, je sortais de la classe de seconde au Lycée de Rabat

Le Front Populaire triomphait en France, peu après le Frente Popular en Espagne. Des amis d’ Élie, mon père, probablement francs maçons et sûrement animés de bonnes intentions, lui avaient conseillé de demander un passeport espagnol pour circuler plus librement en Espagne: il l’obtint sans difficulté, il y était indiqué qu’il était de nationalité espagnole, bien qu’il fût marocain.

Petite cause, grands effets: le destin de ma famille, le mien, en furent profondément perturbés.

Nous partîmes en Espagne en compagnie de deux autres instituteurs de Casablanca, collègues de mes parents: Arañas et Avigdor: Arañas se souvint qu’il avait enseigné précédemment à Marrakech avec mes parents en 1925:

—Rappelle-toi, me dit-il. Je t’avais appris la chanson de Maurice Chevalier:

Quand on est deux ce n’est pas la même chose,

Quand on a sous les draps quatre pieds quatre bras

On les mélange et on les superpose. .

Tant et si bien qu’on ne reconnaît plus les siens!

 

Je m’en souviens en effet : en 1925 j’avais quatre ans!

Vacances à Ronda

Après la traversée du détroit de Gibraltar qui nous conduisit à La Linea, nous arrivâmes à Ronda le 15 juillet. L’Hôtel Polo où nous avions retenu des chambres recevait de nombreux touristes anglais, et une institutrice américaine, Miss Hallinan, accompagnée de sa nièce, Marietrice Mac Dermott, une grande fille de 18 ans avec des taches de rousseur, qui me toisa avec mépris huit centimètres plus haut. Sa tante Hallinan me prit au contraire en sympathie et j’entamai avec elle une conversation dans mon anglais approximatif

—Cinq années au lycée, tout de même!

Ouais.   Je m’aperçus à cette occasion que l’anglais appris à l’école était de peu de secours dans la vie courante, bien que Miss Hallinan fût favorablement impressionnée en m’entendant réciter des vers de Shakespeare, que j’avais retenus lors de la lecture du Meilleur des Mondes de Huxley, qui les mettait dans la bouche de John le Sauvage.

—Troilus and Cressida? —Non, Macbeth : And all our yesterdays have lighted fools the way to dusty death.

—Pas très gai comme conversation, on comprend Marietrice.

—Sans doute. Elle fredonna à mon intention: Yesterday , de Jerome Kern. Pas celui de Paul Mac Cartney et de John Lennon, ils n’étaient pas encore nés ! Pendant ce temps, les touristes anglais apprenaient aux   servantes de l’hôtel: It’s a long way to Tipperary. .

 Un guide nous fit visiter la ville et son fameux pont. Je fus frappé de voir les murs de la ville couverts de l’inscription: Boicot cafe Isidoro. Je n’ai jamais su où était ce café qu’il était déconseillé de fréquenter. Le lendemain 16 juillet nous nous promenâmes en ville.   La municipalité avait organisé un défilé de majorettes suivies par un orchestre qui jouait l’air à la mode: Canta, canta guitara.

Nous nous rendîmes ensuite la nuit au cinéma en plein air, qui se tenait au milieu des arènes de tauromachie.

On jouait: « Dédé », de Christiné, avec Albert Préjean, Danielle Darrieux, Claude Dauphin et une pléiade de starlettes qui connurent la gloire ultérieurement. Une histoire de magasin de chaussures sans clients ni patron.

Des airs célèbres:

Dans la vie faut pas s’en faire

Moi je n’ m’en fais pas, etc

Baron fils tient le rôle d’un notaire auquel les grévistes enseignent comment compter les points dans une partie de cartes:

—Belote, rebelote, dix de der, et gy!

Je quitte ma chaise avec Arañas et nous continuons à regarder le film en simulant des passes de tauromachie, des relicarios.   A l’écran on chantait pour terminer, du moins le pensions-nous:

Si j’avais su évidemment

j’aurais agi tout autrement…

 Mais vers 23 heures le film est arrêté avant la fin, que nous n’entendrons jamais, car l’arène est envahie peu à peu par la population. Les gens ne crient pas, ils murmurent: Los moros, los moros, saisis d’une peur ancestrale. Les Maures reviennent en Andalousie, ils ont débarqué à La Linea, onze siècles après! Un général San Jurjo, exilé au Portugal aurait fait un coup d’état avec la complicité du général Queipo de Llano, gouverneur de Séville.

Nous revenons à l’hôtel et allons nous coucher. Le lendemain nous apprendrons que le général San Jurjo, a voulu quitter le Portugal en avion, mais qu’il a emporté avec lui tellement de bagages que l’avion s’est écrasé au sol. On parle d’un général Mola, pas encore de Franco.

Vers cinq heures du matin, mon sommeil est dérangé par des bruits sourds en provenance de la rue.   Puis soudain un bruit de vitre cassée: au dessus de ma tête des éclats de peinture à la chaux, volent, et je reçois en pleine figure un objet en bois: c’est le crucifix pendu au dessus de mon lit;   le clou qui le tenait s’est détaché;   il n’a pas résisté à l’impact de la balle, ou du plomb, qui a fait un trou juste à coté. Je me réveille en sursaut. J’aperçois ma soeur, qui s’est levée de son lit et se dirige vers la fenêtre en titubant comme une somnambule. Dans un réflexe de survie, je me précipite et je l’éloigne du danger: je la plaque sur le lit, le temps qu’elle se réveille.

Au même moment, j’entends les gens de la rue crier: Aqui esta el que ha tirado, puis un bruit de volet qui claque, et la voix d’ Élie dans la chambre voisine qui crie:  Hijos de puta, bastante! Somos estranjeros ! Un silence, puis nous entendons les gens qui sont rentrés dans l’hôtel, ils montent l’escalier vers nous. Nous sortons sur le palier en pyjama. Ils nous saluent le poing levé: Salud!  et présentent leurs excuses:

—Un fasciste nous a tiré dessus depuis le toit, nous avons fini par l’avoir, mais auparavant nous avons vu bouger votre fenêtre. Nous venions de la place de l’église: là aussi le curé nous a tiré dessus, nos camarades ont dû riposter.

Élie leur explique qu’ayant entendu du bruit dans la rue il a cru d’abord qu’il s’agissait de fêtards et s’était levé pour mieux fermer les volets.

Là dessus Arañas et Avigdor réveillés par le bruit arrivent à leur tour.

Salud!  font les hommes le poing levé.

Salaud!  leur répond Arañas en levant le poing à son tour.

—Arrêtez vos conneries! dit Élie. Si l’un d’entre eux comprenait le français?

—Bof! répond Arañas. Dans la vie faut pas s’en faire..

—Et gy! conclut Avigdor.

Tout le monde repart se coucher. Je repense à l’histoire du vieux curé qui criait depuis sa chaire:  Sabeis porque ha venido al mundo?  en brandissant son crucifix, en bronze. celui-là! Sa voix tremblait, et sa main, elle lâcha l’objet qui tomba sur la tête d’un paroissien qui dormait plus bas sur sa chaise de paille. L’homme réveillé en sursaut brandit la croix en hurlant:  Para hacer mi la puñeta! 

Au matin nous nous rendons dans la salle à manger pour le petit déjeuner. Nous sommes servis par les touristes espagnols qui prennent leurs vacances dans l’hôtel:

— Il n’ y a pas de personnel, nous disent ils. La grève générale a été décrétée. Mais vous êtes nos hôtes étrangers, vous n’avez pas à en souffrir.

Après le repas de midi, des miliciens viennent demander aux touristes si tout va bien. Ceux-ci s’enquièrent de la possibilité d’être évacués.

—Vers où ? répondent-ils. Ici, nous avons maté les fascistes. Mais la bataille fait rage à Malaga qui est le port le plus proche: il faut attendre.

 L’un des hommes parle le français. Il s’approche de moi et entreprend une conversation sur la France:

—Vous avez aussi un Front populaire, me dit-il. Les ouvriers ont obtenu le droit à des congés payés. Ils doivent être partis en vacances à présent.

—Oui. Avouez que c’est chouette. Ils l’ont bien mérité. Beaucoup n’ont jamais vu la mer.

 J’aperçois au loin Miss Hallinan qui s’agite et me fait des grands signes. L’homme s’éloigne et la Miss se rapproche.   Très inquiète elle m’interroge:

What did you tell him ? Don’t you see he’s a spy ?

Je la rassure: je n’ai rien dit de compromettant.

Dans la rue, des hommes portant des armes hétéroclites apprennent à marcher en cadence en rangs très espacés à l’espagnole: c’est la mobilisation générale après la grève. On nous conseille de rester à l’hôtel. Une délégation de touristes britanniques cherche en vain des autorités consulaires, puis se rend à la mairie pour demander qu’on prépare au moins notre évacuation. Il faudra attendre une dizaine de jours. La mairie demande nos passeports, sur lesquels elle appose les cachets des différentes formations qui composent le Frente Popular: CNT= confederacion national de trabajadores, FAI= federacion anarchista international, etc. Elle assure que ces laissez passer seront indispensables pour franchir les montagnes qui nous séparent de la mer. Un car est affrété. Nous y montons avec nos bagages. Une escorte de miliciens armés de revolvers occupe la dernière rangée pour assurer notre protection. Une rangée de sièges tournés vers l’arrière leur fait face. J’y prends place.

 Nous partons enfin pour la traversée de la Sierra Nevada. Il fait une chaleur épouvantable: sûrement plus de cinquante degrés au soleil ! Le milicien situé devant moi tient en main son revolver, il somnole dans la moiteur ambiante, son tronc penche vers moi, je sens le canon du revolver appuyé sur mon ventre; je tapote timidement son épaule, il se redresse dans un sursaut puis replonge en avant; mort de trouille je n’ose plus bouger.

 Soudain un montagnard surgit à un tournant, comme dans le roman picaresque Gil Blas de Santillane; il brandit une sorte de moukala marocain et vise l’autocar. Le milicien ouvre la fenêtre et l’interpelle:

—Hombre, deja la escopeta y venga aqui !

L’homme s’approche méfiant, on le laisse monter; analphabète, il demande à voir sur les passeports le cachet de la CNT.   La scène se reproduit trois fois sur le parcours. Nous sommes visés par des tromblons datant de l’époque napoléonienne. Les cachets de la FAI puis celui de l’UGT, union générale des travailleurs, doivent être exhibés à leur tour.

Piège à Malaga

Nous abordons enfin les faubourgs puis la ville de Malaga: le car franchit des rues bordées d’immeubles à la façade détruite, où de furieux combats ont visiblement eu lieu. Nous arrivons au port, où plusieurs navires étrangers ont accosté, dont le contre-torpilleur français Maillé Brézé. Les touristes britanniques et américains sont embarqués sur un navire anglais, ainsi que les instituteurs Arañas et Avigdor, possesseurs d’un passeport syrien.

On nous dirige vers le consulat de France pour vérifier notre nationalité avant de nous embarquer sur le Maillé Brézé. Nous croisons sur le chemin un cortège de religieuses espagnoles, très effrayées.

Le consul reçoit mes parents. Il examine le passeport:

—Que venez-vous faire ici ? Vous êtes espagnol, dit-il à mon père, qui lui explique comment il l’a obtenu.

—Je suis de nationalité marocaine, protégé français.

Mais le consul ne veut rien entendre, il refuse le visa pour le Maillé Brézé.

 En désespoir de cause, Élie demande à voir le maire de Malaga. Il n’attend pas trop longtemps avant d’obtenir une entrevue à l’ayuntamiento. Pendant que nos parents sont reçus par le maire, deux avions qui approchent dans le ciel déclenchent une alarme générale, un ordre de descendre aux abris, suivi d’une fusillade de la défense anti-aérienne:

—Ce sont des avions italiens, nous disent les employés: ils sont terrorisés.

Inconscients d’un danger peut-être imaginaire, ma sœur et moi-même nous nous amusons de ce qui nous apparaît comme un tir de fête foraine. Les deux avions font enfin demi-tour et disparaissent à l’horizon.

L’alerte passée, le maire, probablement par sympathie envers la France du Front Populaire qui soutient les loyalistes, ne fait aucune difficulté pour remettre à Élie Cadosch une attestation certifiant qu’il est un touriste en provenance du Maroc Français en vacances avec sa famille, et que le passeport délivré à cette fin par le consul d’Espagne à Rabat n’est en aucune façon une preuve de nationalité espagnole.

De retour au consulat de France, Élie se heurte à un nouveau refus de visa, le consul ne prend pas en considération le certificat du maire:

—Procurez-vous un justificatif de la Direction de l’Instruction Publique au Maroc. Vous ne quitterez pas Malaga jusque là.

Le motif réel de son obstruction devient évident. Mes parents sont désespérés: le Maillé Brézé appareille le soir même pour Oran. De son coté, dès son débarquement Arañas s’activera pour nous délivrer de ce piège, mais combien de temps se passera-t-il avant qu’un autre navire soit affecté à une nouvelle évacuation ? D’ici là, est-ce que Malaga ne sera pas tombée pas aux mains des insurgés, auquel cas elle dépendra du général Queipo de Llano gouverneur de Séville, qui n’est décidément plus du tout républicain ! Et si jamais cette histoire de passeport remontait à lui et qu’il se rappelle l’affaire de 1929 ? Nous nous dirigeons lentement vers la sortie, ne sachant que faire. Ma mère Dora passe devant un groupe de femmes assises dans le couloir, et murmure étonnée:

—Tiens ! on dirait les bonnes sœurs espagnoles de ce matin ?

A la sortie du consulat, nous sommes rejoints par un employé qui court essoufflé vers nous et demande à Élie de revenir immédiatement au bureau du consul: celui-ci lui délivre sans explication le visa d’embarquement, et nous rejoignons enfin sur le bateau les réfugiés français, et autres. Aucun mot n’aura été prononcé.

 Les suites

Nous ne nous attardons pas à Oran, notre port de débarquement, où nous sommes assaillis par les journalistes. De retour à Rabat, nous sommes assaillis de questions sur notre aventure par nos amis. De mauvaises nouvelles nous parviennent du Maroc Espagnol: dès le 17 juillet, un certain nombre de « frères » des loges de Larache et El Ksar ont été arrêtés par l’armée et fusillés sans jugement sur le champ. Mon père écoute en silence, accablé.

 Dans les jours qui suivent le journal publie un interview de l’ex roi Alphonse XIII réfugié en Suisse. Le roi est bouleversé: il vient d’apprendre la mort de La Argentina, célèbre danseuse de flamenco décédée le 18 juillet d’une crise cardiaque à quarante cinq ans, en dansant sur scène, comme Molière. Très ému, les larmes aux yeux il rappelle son fameux zapateado, cherche d’autres souvenirs..   Le journaliste l’interrompt et lui demande ce qu’il pense de la rébellion de l’armée.   Le roi, revenant à la réalité, demande:

— Ah oui, c’est vrai, il paraît qu’ils ont la guerre civile ?

Octobre 1936: la rentrée des classes approche. Élie a les chevilles gonflées, Dora s’en inquiète, elle interroge le médecin de famille, le docteur C. .

J’aurai la charité de taire son nom: après une vague auscultation il dit que ce n’est rien, un peu de fatigue, puis vient vers moi et tâte mes biceps:

—Vous manquez de muscle, mon garçon, faites de la gymnastique, mangez des bananes, prescrit-il.

Mais l’infirmière attachée à l’école passe à son tour, elle dit:

—Vous avez des oedèmes, Monsieur, ce n’est pas normal.

Nous lui répondons que nous avons été rassurés.

—Par le Docteur C… cet âne ! répond-elle vertement. Je vous en supplie, faites vite une analyse d’urine.

 Élie impressionné accepte de ramasser vingt quatre heures d’urine qu’il apporte à la pharmacie. On sort le tube d’Esbach et le réactif: les urines contiennent treize grammes d’albumine !

Nous appelons en urgence le docteur G. . , réputé sérieux: il diagnostique un syndrome nephrotique. Le docteur G. incrimine un dépistage tardif, il pense que les reins sont très fatigués depuis longtemps, ils n’exercent pas bien leur fonction de filtrage.

Nous pensons évidemment aux événements récents: mon père a subi un grave traumatisme, ne serait-ce pas l’origine ? ce trouble soudain du système digestif ne serait-il pas psychosomatique ? Le médecin hoche la tête, mais il admet que la cause pourrait être une fatigue excessive. En tout cas il faut respecter un régime sévère; il interdit toute forme de sel. Le régime est efficace, les analyses successives jusqu’à la fin de l’année scolaire montrent que l’albumine contenue dans les urines diminue fortement. Le docteur prescrit une cure à Saint Nectaire en Auvergne.

 1937 : l’atmosphère a bien changé par rapport à celle de l’an dernier: la fièvre du Front Populaire a baissé, les républicains sont en train de perdre la guerre en Espagne, mais sont-ils encore vraiment républicains ? Ils ont un besoin vital d’armes : Staline étant le seul à leur en envoyer, les communistes ont pris le pouvoir, alors qu’ils ne représentent qu’une minorité d’espagnols. On les soupçonne d’avoir liquidé Nin, le chef du parti trotskiste P.O.U.M. mais aussi Durruti, le chef anarchiste de la C.N.T. et de la F.A.I.. Je pense aux anarchistes de la Sierra Nevada armés de tromblons : l’Illusion Lyrique est bien morte ..

De l’autre coté, j’entends Queipo de Llano qui s’est emparé du micro de Radio Séville et qui éructe d’une voie avinée à l’adresse de ses hommes : « Vous êtes des soldats virils. Tuez les Rouges et violez leurs femmes ! ». Ses troupes, moros et requetes, se sont emparées de Ronda puis de Malaga en février 1937. On dit qu’elles auraient massacré vingt mille personnes. Les civils qui fuient sur la route de Malaga à Almeria sont directement canardés par des avions allemands et italiens qui les pourchassent comme du gibier. Pauvre Espagne …

 Je suis convaincu que le bombardement de Guernica par la Légion Condor en 1937, survenu à la suite de ce massacre,  était une «manoeuvre» de la Wehrmacht, ayant pour but d’étudier, sur un site réel, miraculeusement disponible, ces intéressantes conséquences d’un bombardement de population civile en fuite, découvertes par hasard à la sortie de Malaga, et les possibilités d’en tirer un profit militaire par la suite…

 

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